• Emprisonné avec des terroristes, Noureddine Malki se dit doublement victime de la justice américaine. Ses sœurs militent, en France, pour sa libération.


    Noureddine Malki, aujourd’hui âgé de 48 ans, est un citoyen américain d’origine marocaine. En 2005, il a été condamné à 10 ans de prison ferme. C’était quelques jours après son retour aux USA, porté sur une civière, après une blessure à l’épaule dans des combats en Irak. Pays où Noureddine était pourtant le traducteur attitré des soldats américains. Ce qui n’a pas empêché la justice américaine de le condamner pour « détention de documents stratégiques » et « usage de fausse identité ».

    Lors de son jugement, Noureddine Malki a plaidé coupable. Il expliquera plus tard à ses proches qu’il ne savait pas que son affaire allait prendre une tournure aussi dramatique.

    Concernant l’« usage de fausse identité », c’est l’accusé lui-même qui a révélé ce fait aux soldats avec qui il travaillait en Irak. Touché grièvement à l’épaule, il ne voulait pas mourir sous une fausse identité. C’est alors qu’il a confié qu’il n’était pas le Libanais Nour Malki, mais le Marocain Noureddine Malki. En effet, sa fausse identité, Noureddine l’a acquise en 1999, neuf ans après son arrivée aux USA. Pour avoir des papiers en règle, Malki s’est fait passer pour un Libanais. De la sorte, il a pu profiter d’une vague de régularisation massive des Libanais dont le pays était en guerre. Son astuce a bien marché puisqu’il a pu obtenir la nationalité américaine en 2000, mais tant que personne n’en savait rien.

    Quand les soldats américains de la 82e division aéroportée de la mission contre les insurgés irakiens, ont appris la véritable identité de leur traducteur, tout a changé. Son appartement de Brooklyn (à New York) a été aussitôt perquisitionné par le FBI. Et c’est là que les enquêteurs ont découvert des documents considérés comme « stratégiques ». « Il s'agissait apparemment de documents montrant la position des troupes Américaines en Iraq. Ces documents ont été trouvés sur l’ordinateur de Noureddine », explique sa sœur Sonia. « Lors d'une des audiences à laquelle j'ai assisté avec ma sœur aînée à New York, il a été clairement indiqué que ces informations changeaient tous les jours et étaient donc rapidement périmées », précise-t-elle.

    Même en affirmant qu’il était dans le doute concernant les véritables motivations de Noureddine Malki, le juge Korman qui a instruit cette affaire, n’a pas eu la main tendre avec l’accusé. Une fois condamné, ce dernier a été déchu de sa nationalité américaine et même délesté du diplôme en informatique qu'il avait décroché aux USA. D’après sa sœur, il continue de souffrir le martyre dans une prison sous haute surveillance appelée « USP Marion super Max » dans l'Etat de l’Illinois.

    En continuant de clamer son innocence, Noureddine craint aujourd’hui pour sa vie, étant emprisonné avec des islamistes condamnés pour terrorisme. Sa sœur Sonia et tous les membres de la famille Malki qui vivent en France, ne baissent pas les bras. « Ce que nous réclamons, insiste Sonia Malli, c’est que le pays de naissance de Noureddine, le Maroc, demande avec nous que son jugement soit revu, que justice soit rendue et que mon frère soit libéré ».

    Avec sa sœur Halima, Sonia Malki voulait aussi passer le message au Président Obama lors du récent sommet de l’OTAN à Starsbourg. Elle n’a pu le faire, mais ce n’est que partie remise. Elle reviendra à la charge en juin prochain quand Obama reviendra en France pour célébrer le jour anniversaire du Débarquement de 1944.


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